Concert au Château de Blois par l'Ensemble "Musiques d'avance"
7 juin 2011 à 20h30Concert au Château de Blois par l'Ensemble "Musiques d'avance" (direction artistique Jean-Claude Dodin, Directeur du Conservatoire de Blois)
Oeuvres de Rossini - Schubert - Journeau
Au programme:
- "SONATE n°1 en sol majeur pour cordes" de Rossini (c.1804) 1. Moderato - 2. Andantino 3. Allegro
- QUINTETTE en la majeur, D.667 "La Truite"de Schubert (c.1819) 1. Allegro vivace - 2. Andante - 3. Scherzo presto et trio - 4.Andantino, Variazioni I-V, Allegretto - 5. Finale, Allegro guisto.
- PETITE SUITE POUR CORDES opus 13 de Maurice Journeau (c.1929) 1. Conte - Elégie - Valse
Interprètes: Cathy Cousin (piano) - François Goïc (violon) - Luc Balestro (Alto et violon) - Vincent Daguet (Violoncelle) - Sarah Quatrehomme (contrebasse)
(Entrée libre)
"Le 7 juin 2011 se tiendra dans le cadre du magnifique château de la ville de Blois une soirée musicale de l'Ensemble "Musiques d'avance" (direction artistique Jean-Claude Dodin), un Ensemble unissant la création contemporaine à l'exécution du grand répertoire et contribuant ainsi à la vie culturelle de cette région touristique. Parmi les concertistes (professeurs du Conservatoire de Musique de Blois), on distinguera le duo de Cathy Cousin et de François Goïc, un duo de piano et violon bien connu dans les festivals du Val de Loire, mais là, François Goïc, habituellement violon solo de l'orchestre d'Orléans, se fondra avec ses collègues des autres cordes, chacun d'entre eux ayant son instrument mis en valeur selon les oeuvres et leurs passages.
De Gioacchino Rossini (1792-1868), on retient surtout en général l'aspect de compositeur d'opéras où il a excellé. Ne fut-il pas le jeune directeur de l'Opéra de Naples, puis le premier compositeur de Charles X...et sa "Petite Messe solennelle"est également célèbre. Et pourtant, malgré une réussite éclatante, il douta de lui-même en pleine gloire à l'âge de 37 ans, sa santé s'en trouvant ensuite altérée par une affection nerveuse. Les "Sei Sonate a quattro" pour deux violons, violoncelle et contrebasse, dont on entendra la première en sol majeur, laissaient déjà présager son génie: elles furent écrites à l'âge de douze ans pour son ami et mécène Agostino Triossi (lequel en tint la partie de contrebasse lors de la première exécution) et pourtant elles sont d'une rare précocité et requièreront de François Goïc et Luc Balestro une extrême virtuosité dans leurs parties violonistiques réputées extrêmement difficiles.
Franz Schubert (1797-1828) appartient certes à la même époque que Rossini, mais avec une vie bien plus brève...Et contrairement au précédent, il vivra en marge du monde musical officiel, célibataire replié sur son cercle d'amis viennois, composant une musique intimiste et pleine de finesse quel que soit le genre musical auquel il s'attaque. Sa musique de chambre découle souvent de ses "lieder", dont "La Truite" (une oeuvre que Liszt transcrira pour piano), témoin ce quintette à cordes du même nom composé en 1819 à l'âge de 22 ans, encouragé par Sylvester Paumgartner, un violoncelliste toutefois amateur par rapport au violoncelliste Vincent Daguet que nous entendrons. Il fut son unique quintette avec piano - tenu par Cathy Cousin- et à l'effectif original puisqu'employant la contrebasse - qui sera tenue par Sarah Quatrehomme - à l'instar d'un quintette de même instrumentation écrit par le compositeur allemand Hummel (1778-1837). Il reviendra en effet à la forme quintette en 1825 avec son "Quintette pour deux violoncelles" et le magnifique "Quintette à cordes en Ut" en 1828. Hélas, comme pour Rossini, le désarroi et le doute s'installeront - rançon du génie peut-être chez certaines personnalités psychologiquement fragiles - et abrègeront la vie de Schubert très rapidement. Et ce, alors que tous deux restent définitivement reconnus par la postérité.
Chez Maurice Journeau (1898-1999), compositeur indépendant, appartenant à une époque donc bien plus tardive, doté au contraire d'un tempérament serein même si sensible, on retrouve ce même intérêt pour la forme quintette avec piano (là encore avec Cathy Cousin), avec deux violons, un violoncelle et une contrebasse. Cette Suite, composée en 1929, sera suivie en 1936 par "Largo", un petit quintette pour cordes et vents également avec piano. Cet opus 13 écrit à Nice comporte quelque chose d'intime, même si son deuxième tableau - Elégie - sonne majestueusement et annonce en cela le Largo de 1936. Le Conte fait une part au rêve et ce thème musical se retrouvera dans le "Conte d'un soir d'hiver", le n°3 des "Scènes à jouer aux Enfants"de Maurice Journeau, un recueil de 1933-46. La Valse est une des illustrations du thème de la danse qui revient chez Maurice Journeau (et également sous la forme "menuet"), un thème qui avait toujours séduit Maurice Ravel du même Pays basque, une région proche de l'Espagne où la danse avait quelque chose de spontané. Cet intérêt pour la valse était manifeste dès sa Valse opus 2 pour piano écrite en 1921 durant ses études à l'Ecole Normale de Musique de Paris avec Max d'Ollone et Nadia Boulanger. On le retrouve dans une courte "Valse Romantique", créée à Blois par la pianiste Cathy Cousin (le 17 juin 2005), qui était à l'origine la deuxième pièce du recueil pour piano intitulé "Feuillets épars" (1929-1931), située entre la barcarolle "Sur l'Etang", également créée à Blois par Cathy Cousin (le 12 mars 1999), et la "Fileuse", cette dernière pièce ayant donné lieu à une orchestration par l'auteur".
(Commentaire de Chantal Virlet-Journeau)